Quelle réduction des risques ?
Des outils comme les traitements de substitution, la délivrance de matériel stérile, ont permis d’apporter de nouvelles réponses. Des services ont été expérimentés comme les Boutiques, lieux d’accueil pour les usagers de drogues actifs, des programmes d’échange de seringues se sont mis en place avec l’investissement des pharmacies d’officine. De nombreuses conventions ont été passées avec les services hospitaliers, la médecine de ville, pour permettre et organiser le parcours de soins des usagers de drogues.
Le regard a changé à leur endroit, considérant les usagers de drogues comme des citoyens à part entière, avec leurs droits et leurs devoirs.
La réduction des risques constitue une approche pragmatique, qui se construit avec les personnes. Elle ne concerne pas que la réduction des risques liés au VIH mais aussi au VHC, épidémie croissante chez les usagers de drogues. La réduction des risques participe d’une philosophie d’intervention, qui ne vise pas l’abstinence, mais a pour objectif que les personnes ne mettent pas en danger, ne mettent pas en danger les autres, se protègent, et progressivement, pour celles qui le souhaitent, puissent accéder aux dispositifs de soins et sociaux.
La réduction des risques fait aujourd’hui partie du quotidien de l’activité des intervenants du Pélican et concerne tous les types d’addiction comme toutes les formes de mise en danger, et pas seulement infectieux. Elle considère que les usagers ont leurs savoirs, leurs ressources, et s’appuient sur leurs compétences, pour proposer des réponses sociales et soignantes, co-construites avec les personnes.
Trente ans après, il n’y a quasiment plus aucune contamination au VIH chez les usagers de drogues ; cette population souvent présentée comme mortifère, a su parfaitement adapter ses pratiques addictives à la réalité de cette maladie infectieuse, même si le VHC reste une préoccupation majeure.