Une étude de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies souligne les changements opérés par les dealers…
Une imagination sans limite. Envoi de SMS aux usagers, mise en place de «call centers» pour livrer le produit, développement de l’achat sur Internet et de l’approvisionnement par voie postale: les dealers ont modernisé l’offre et l’acheminement des substances illicites, souligne l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.
Dans son étude sur les Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend), rendue publique mardi, l’OFDT souligne que depuis la mise en place des Zones de sécurités prioritaires (ZSP) en 2012, les dealers se sont adaptés, «au travers d’un trafic de plus en plus mobile fondé sur l’usage du téléphone portable», et «l’émergence des achats sur le deep web accompagnant une offre sans cesse croissante de substances sur Internet».
Changement de modèle
«Le démantèlement de gros points de deal a non seulement entraîné des phénomènes bien connus de déplacement et de dissémination des trafics, mais est également à l’origine de mutations dans l’organisation des réseaux», note l’étude. Ainsi, les dealers ont en partie rompu avec le modèle des points de vente ostensibles, structurés autour du triptyque «guetteurs-rabatteurs-revendeurs», pour «privilégier l’organisation de rendez-vous furtifs, par téléphone mobile, dans des lieux qui varient constamment».
À Paris, «la brigade des stupéfiants a constaté l’apparition de « cocaïne call centers »», permettant aux usagers d’appeler un numéro unique pour se faire livrer le produit. La pratique s’étend aussi au crack. Par ailleurs, «les dealers relancent fréquemment les clients par SMS», ajoute l’OFDT. A Metz, a été constatée «l’émergence d’un véritable commerce autour de la revente de cartes SIM dont la valeur marchande est proportionnelle au nombre de numéros de clients enregistrés».
«Hausse sensible du trafic par voie postale»
L’étude confirme également «la poursuite du développement d’Internet comme vecteur privilégié du trafic et en particulier la place croissante occupée par les achats de produits illicites sur le deep web».
En corollaire, les forces de l’ordre se retrouvent confrontées à «une hausse sensible du trafic par voie postale». Le phénomène concerne «les nouveaux produits de synthèse (NPS)», sans statut juridique clair, mais aussi «des substances telles que la cocaïne, la MDMA (méthylènedioxy-méthamphétamine), l’héroïne, la méthamphétamine, ainsi que les médicaments, opiacés ou les benzodiazépines».