Selon un article du journal le Monde du 2 mars 2017 :
Des intellectuels et des politiques rassemblés par l’association citoyenne Echo, parmi lesquels Roselyne Bachelot, Bernard Kouchner, Arnaud Robinet, Delphine Boesel ou Marylise Lebranchu, expliquent qu’une société sans drogues n’existe pas et appellent à l’organisation d’assises publiques nationales sur le sujet.
Par un collectif
Les politiques publiques en matière de drogues font aujourd’hui l’objet d’intenses débats et de profondes remises en question. Les citoyens se réapproprient le sujet et demandent des comptes en matière de libertés individuelles, de justice sociale, de lutte contre le trafic et d’efficacité de l’action gouvernementale.
Des Etats-Unis au Canada, de l’Islande au Mexique, en passant par l’Uruguay, sans oublier le Portugal, l’Allemagne, le Danemark et la Suisse, nombreux sont les pays à avoir entamé des réformes majeures.
Ces réformes sont le résultat d’une prise de conscience : celle de l’échec d’une politique fondée quasi exclusivement sur la répression. Il est dorénavant établi qu’en dépit des moyens considérables mobilisés pour y parvenir, la vision d’un monde sans drogues, promue depuis plus de cinquante ans, a eu des conséquences dramatiques sans pour autant atteindre ses objectifs.
La France reste à l’écart de ce mouvement malgré un bilan qui ne cesse de s’aggraver. Notre pays possède entre autres, les taux de consommation les plus élevés d’Europe pour l’usage du cannabis chez les 15-34 ans ; près de 90 % de l’action policière liée aux stupéfiants concerne l’interpellation pour usage simple (sans trafic) de cannabis ; et le « coût social » des drogues pour les finances publiques est évalué à environ 1 % du produit intérieur brut (PIB). Ce constat est grave : que faut-il attendre de plus pour réagir ?
Le vent semble néanmoins tourner. Un sondage IPSOS, rendu public le 10 octobre 2016, révèle ainsi que 52 % des Français sont favorables à l’ouverture d’un débat sur la question des drogues lors de la prochaine campagne présidentielle. Plus significatif encore, 84 % considèrent que la législation actuelle est inefficace. Cette évolution reflète la prise de conscience qu’une société sans drogues n’existe pas, mais qu’il appartient aux Etats modernes de protéger les citoyens des éventuels dommages causés par celles-ci.
La France doit s’engager dans un débat.